En Souvenir de Véro
Lettre

LETTRE A MA FILLE VERONIQUE

Son enfant est toujours le plus beau du monde et le plus réussi. Toi, ma fille qui était ma fierté, avec un caractère bien trempé mais d’une grande générosité, tu savais par ton altruisme t’attirer en retour l’affection des autres, c’est pour cela que tu avais tant d’amis.

Tu étais une petite fille espiègle et pleine de vie. Puis, tu fus une adolescente très sage et tu devins une adulte raisonnable, sensée et très dévouée. Tu as toujours su ce que tu voulais faire et tu t’en es donnée la peine. Pendant que les copains et les copines allaient s’amuser, tu travaillais et travaillais encore, décrochant diplôme sur diplôme pour enfin devenir psychologue, ce qui te permettra ensuite d’aider tant de personnes, notamment des jeunes en difficulté, desquels tu étais très appréciée. Ils t’appelaient même le soir tard ou le week end. Un petit coucou à tes collègues de travail que je n’oublie pas, qui faisaient partie intégrante de ta vie et avec qui tu entretenais des rapports d’amitié. Continuant dans l’entraide, tu t’étais impliquée au NID, une association dans laquelle tu intervenais la nuit.

Puis il y avait notre Famille, qui malheureusement s’était réduite à une maman et 3 enfants, ce dont nous avions tous été si bouleversés et si éprouvés. Tu ne t’en remettais pas et pour avoir vécu le même abandon, tu t’étais encore plus rapprochée de Moi, ta Moumoune à qui tu confiais tes joies et tes peines et à qui tu offrais toujours des bouquets de fleurs aussi magnifiques les uns que les autres…

Il y avait également ta sœur Bénédicte qui partageait tes confidences et tes sorties. Et ton amour immodéré pour ton « Rato » comme tu l’appelais, Benjamin ton petit frère chéri avec qui tu partageais la passion du foot en soutenant votre équipe favorite l’OM. Tu l’avais d’ailleurs emmené plusieurs fois découvrir la ville de Marseille et les calanques. Il y avait entre vous de la complicité et tu le mitraillais de photos, tout comme Océane, ta petite filleule de 5 ans que tu affectionnais particulièrement.

Ton dernier bonheur viendra d’Egypte, sous les traits d’un garçon prénommé AMBRE, qui a fait chavirer ton cœur, puisque tu envisageais de le rejoindre et de t’installer là-bas. Tu étais amoureuse et rayonnante et nous avions déjà fait tant de projets. J’étais si heureuse pour toi !!!

Puis, il y a eu ce soir du 23 octobre où tu partis après le partage d’un repas avec moi et Benjamin. Ce coup de téléphone à 1 heure du matin et l’annonce de ta mort qui m’a fait basculer dans l’horreur. Tuée par la bêtise et l’irresponsabilité d’un gamin de 23 ans qui roulait à très grande vitesse dans une grosse BMW qui avait des pneus lisses, qui n’était pas passée au contrôle technique et dont la carte grise avait été trafiquée. Il n’avait ni permis de conduire, ni assurance, il était en état d’ébriété, il avait fumé du cannabis, il avait grillé un feu rouge et il était en délit de fuite…….

L’incroyable venait de se produire. Des cris, des larmes, le désespoir et l’impuissance face à cette vague déferlante qui s’abattait sur nous tous. On voudrait retenir le temps, revenir en arrière, se dire encore des choses. Mais c’est le NEANT et ça fait TROP MAL. Une douleur inextinguible, l’air qui ne passe plus, une oppression constante. L’envie de mourir parce que vivre ne va plus être possible. Je sais qu’à partir de cet instant, je suis en état de SURVIE.

Je ne rêve pas de vengeance mais je suis en révolte contre la bêtise et l’irresponsabilité de ce garçon qui a eu un comportement assassin en prenant sa voiture alors qu’il se savait dangereux pour autrui. J’aurais aimé que dés les premiers instants où nous avons basculé dans l’horreur, il y bascule aussi.
Qu’il soit là quand on est venu la nuit m’apprendre la nouvelle de ta mort et qu’il vive ma souffrance.
Qu’il soit là quand j’ai dû affronter la morgue.
Qu’il soit là quand j’ai dû aller choisir des vêtements pour t’habiller.
Qu’il soit là quand j’ai dû aller récupérer tes clefs et ton sac dans ta voiture tombeau et voir le spectacle de sa grosse BMW trônant à côté de ta petite POLO.
Qu’il soit là les 3 jours au funérarium pour voir toutes les larmes versées.
Qu’il soit là à l’église pour voir toute cette foule et toute cette peine.
Qu’il soit là au cimetière quand on t’a descendue dans ce trou et pour voir les innombrables fleurs.
Qu’il soit là pour qu’il se rende compte qu’il avait tué une personne, que ce n’était pas du virtuel mais bien du réel et qu’il avait détruit toute une famille.

Malheureusement et contrairement à nous, toutes les images de ce film d’horreur lui ont été épargnées. Elles défilent et nous hantent le jour comme la nuit, nous empêchant de trouver un sommeil réparateur. J’ai beaucoup pensé à lui pendant ces longues heures, ces longs jours, ces longues semaines qui sont devenues de longs mois.
Il est responsable de tant de souffrance et de larmes versées. Tu n’es plus là ma fille. Ma vie comme celles de Bénédicte et de Benjamin sont à jamais brisées.

La vie de ce garçon commencera quand sa peine sera purgée. S’il le veut, c’est une « épreuve » dont il pourra sortir grandi et qui pourra l’aider à devenir un individu adulte et responsable capable de prendre des décisions et de les assumer, quand sera venu pour lui le temps de la liberté retrouvée et de son retour à la vie en Société.
Je crois que c’est le plus bel hommage qu’il puisse te rendre. Ainsi ta Mort ne serait pas réduite au Néant. Il va devoir vivre avec ton souvenir, parce que nous faisons à jamais partie de sa vie, comme il fait à jamais partie de la nôtre.

L’AMOUR et le RESPECT des Autres sont des valeurs que je t’ai inculquées comme à ton frère et à ta sœur, c’est pourquoi je n’ai pas de haine contre lui, parce que d’une part, ça ne te fera pas revenir, et d’autre part parce que je veux croire en sa capacité à changer, à devenir meilleur.

CELA IL ME LE DOIT ET IL TE LE DOIT A TOI MA VERO.

Tu nous laisses seuls, désespérés, et même si je sais que tu n’es pas loin, juste de l’autre côté mais dans l’invisible, le chemin qu’il nous reste à parcourir sera difficile, jalonné de souvenirs qui te feront vivre dans nos cœurs, mais aussi de larmes parce que je ne peux me résoudre à accepter l’inacceptable : la perte d’un enfant, de Mon enfant, de TOI MA FILLE.

Je vais essayer de prier avec ton aide, pour que nous trouvions la force de supporter ton absence, et que quand le temps aura passé, nous retrouvions un peu d’apaisement pour pouvoir te dire sans pleurer

QUE JE T’AIME ET QUE TU ME MANQUES
QUE NOUS T’AIMONS ET QUE TU NOUS MANQUES
QUE VOUS L’AIMEZ ET QU’ELLE VOUS MANQUE

TA MOUMOUNE

POUR MA SOEUR

Coco je te remercie pour ce magnifique blog, ça me touche énormément.

Ma sœur était quelqu’un d’exceptionnel et je ne l’oublierai jamais. Elle me manque terriblement et je ne me fais toujours pas à l’idée que je ne la reverrai plus.
Tous les jours, tous les soirs je pense à elle en versant des larmes en espérant de la voir. Ma sœur tu me manques, je t’aime.

Rato (son petit frère)

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MA SOEUR

J'ai mis beaucoup de temps à écrire ce message parce que je n'accepte pas ta disparition.

Notre séparation a été si brutale. Ce fut horrible !

Pas d'au revoir. Tu n'as pas eu le temps d'un dernier mot qui aurait pu apaiser un peu ma peine.

Nous étions très différentes et pourtant depuis toutes petites, tu étais la grande soeur, celle qui protégeait, celle qui aidait.

Tu étais sécurisante et depuis ton départ, je ressens un tel vide qu' une partie de moi est morte à jamais.

Toi seule sait comme il m'est difficile de traîner cette blessure.
C'est trop douloureux d'imaginer le futur sans toi, mais je dois continuer à vivre. Pour nos parents, notre petit frère et tous les gens qui m'aiment.

Un jour, je te rejoindrai et je sais que tu seras là pour m'accueillir. Ce sera alors une grande joie de se retrouver.

Tu seras toujours dans mon coeur.

Je t'aime...

Ta petite soeur.

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